Le body-positive en photographie

Body-positive, représentation de tous

La photographie portrait peut être un véritable outil d’émancipation lorsqu’elle s’inscrit dans une démarche body-positive. Elle permet de mettre en lumière la diversité des corps, loin des standards esthétiques des réseaux, des pubs et des médias.
Le body-positive en photo ne consiste pas simplement à « accepter » son corps (même si peu de gens qui ne l’acceptent pas n’osent pas passer devant la caméra) mais à le célébrer, à le revendiquer comme digne d’être représenté.

Travailler sa confiance en soi à travers la photographie est un processus puissant, on parle même de photo-thérapie. Se voir sous un autre regard, dans une lumière valorisante, tel un reflet du miroir qui peut transformer la perception que l’on a de soi.
Il ne s’agit pas de masquer ce que l’on considère comme des défauts, mais de les intégrer dans une image de soi plus complète, plus juste. Car il n’existe pas de corps parfait qui n’est une construction sociale. Ce qui compte, c’est le regard que l’on porte sur soi, et la manière dont on choisit de se montrer au monde. C’est là qu’intervient, le ☆ photographe ☆.

C’est pourquoi il est essentiel de montrer des corps différents, de toutes tailles, de toutes morphologies. Mais cela suppose aussi de bien choisir son photographe. Certains professionnels ne montrent dans leur portfolio que des corps répondant aux normes dominantes, excluant ainsi toute diversité, et ne cachent pas leur refus de photographier des corps gros, choisissant des formes « fines et sportives » pour citer des « confrères ». Un photographe portrait c’est quelqu’un qui est capable de mettre en valeur chaque personne, et surtout, qui ne choisis pas ses modèles en fonction de leur poids ou de leur forme physique !
Il faut oser poser des questions, demander à voir des exemples variés, et refuser de collaborer avec ceux qui perpétuent une vision excluante du corps.

Photo portrait femme dans un champ de lavande

La grossophobie en photo portrait

La grossophobie s’infiltre jusque dans le monde de la photographie. Elle peut se manifester par des remarques déplacées, des poses stéréotypées, cachés par de l’humour, ou même par l’absence totale de représentation modèles plus size dans les portfolios. C’est pourquoi il est crucial de bien choisir son photographe : un professionnel qui montre des modèles de toutes formes dans son book est généralement plus conscient des enjeux liés à l’inclusivité.
Nous sommes toutes et tous différents, et cela permet d’apporter de grande possibilités à la photographie de portrait, mais je suis forcé de constater que les modèles fortes sont plus souvent discriminés lors de leur participation à des collaborations ou des shootings, du à des photographes fermés aux modèles qu’ils considèrent comme « grosse ».


La discrimination et la haine peut être un simple vu, un refus de la participation en raison du poids, parfois accompagnés d’insultes, ou même jusqu’à
délivrer drastiquement moins de photos à la modèle concerné qu’aux autres modèles fines sur les workshops ou lors de leurs shootings par exemple.
Il ne s’agit ici que d’exemple,
si vous avez subi cette haine, il faut en parler, à d’autres modèles ou à des photographes plus respectueux.

Les réseaux sociaux jouent aussi un rôle ambivalent. D’un côté, ils permettent à des modèles hors normes de se faire connaître, de créer des communautés bienveillantes. De l’autre, l’anonymat y donne une immunité à la haine : commentaires grossophobes, moqueries..
Les modèles doivent souvent faire face à une violence verbale décomplexée de la part des internautes, mais aussi parfois de photographes eux mêmes ! Il est important de dénoncer ces comportements et de soutenir les personnes qui en sont victimes.

Enfin, on peut évoquer le monde du mannequinat, longtemps fermé aux corps gros, qui a longtemps véhiculé l’idée du « corps parfait ». Même si certaines marques commencent à intégrer des modèles plus diversifiés, cela reste souvent motivé par des stratégies marketing. Le changement est en cours, mais il doit être sincère et durable. Les modèles doivent pouvoir exister sans être réduits à des exceptions ou à des symboles de tolérance.

Photo vintage - Femme tenant un pistolet en action

Le combat ne fait que commencer

Il ne faut pas sombrer dans le pessimisme : les mentalités évoluent, lentement mais sûrement. De plus en plus de marques prônent l’inclusivité, même si cela peut parfois relever d’un effet de mode. Ce qui compte, c’est que les représentations changent, que les corps gros soient visibles, valorisés, et respectés.

Une modèle ne doit jamais se taire face à un comportement grossophobe. Être gros dans un monde où la taille 36 est la norme n’est pas facile, mais cela ne doit pas empêcher de se faire photographier, de se sentir beau ou belle, et de revendiquer sa place. Le portrait n’est pas réservé aux corps fins, il est et dois rester un espace d’expression dans le respect de tous, sans exception.

Vous pouvez si vous le souhaiter, participer à ce sondage de 5 minutes sur le body-positive en portrait !

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